Klafenfurt Ironman 2008
Klagenfurt, ça devait normalement être mon objectif phare de cette année. D’une part parce que tous les retours sur cette course ont toujours été globalement très positifs et, d’autre part, dans cette même logique, il faut s’y inscrire un an à l’avance le jour « J », et encore, rien n’est gagné d’avance, les 2 000 places partant en tout juste quelques minutes , voire même secondes certaines années…
Donc, oublié cet « objectif » de l’année, la décision de faire Nice trois semaines avant ayant été prise au printemps (Voir mon récit « Nice 2008 ») pour, ensuite, partir enchaîner les trois épreuves de l’Alpe d’Huez deux semaines après Klagenfurt…
Alors en fait, Klagenfurt va devenir une course comme toutes les autres, c’est-à-dire pour moi, pur plaisir , pas de pic de performance à atteindre pour « briller », une course comme je les aime toutes : participation et plaisir maximum, mes maîtres mots !
Départ le lundi soir avec voyage prévu sur deux jours. Klagenfurt, c’est relativement loin, comptez 1 300 km minimum selon les différents trajets possibles... Comme d’habitude à chaque fois que je suis allé « par-là », je traverse la Suisse, le Lichtenstein, une partie de l’Autriche, une coupure par l’Italie via les Dolomites, puis enfin, le sud Autrichien. Avec mon fidèle Vito , ce n’est que du bonheur, je prends mon temps, apprécie les superbes paysages traversés et sûr, y’a largement de quoi faire…
Arrivée donc sur place le mercredi matin, installation au camping au bord du lac (réservé à l’avance), sur le site même Ironman, tout est centralisé, plus de besoin de logistique, ça, j’apprécie !
Dès le jeudi matin, je pars faire la reconnaissance du parcours vélo avec un Belge, voisin de camping. Une seule boucle de 90 km, juste pour se rendre compte que si ce n’est pas de la « vraie » montagne, il y a néanmoins deux belles ascensions, bien sérieuses, à ne pas négliger… Mais là encore, paysage superbes , notamment toute cette partie où on longe le lac… Waouuuuuh, on en prend plein les yeux !
Le site de Klagenfurt, au bord du lac est lui aussi superbe. Très prisé des vacanciers ou résidants locaux, familial au possible, l’idéal pour allier détente et sport.
La météo est bonne, pour autant, des orages sont annoncés pour le dimanche, jour de la course. Un peu de tourisme le vendredi, je visite la ville de Klagenfurt le matin et vais faire une escapade l'après-midi en Slovénie, juste à côté. Simplement pour voir, ne pas rater l’occasion d’y faire un tour, pays tellement « éloigné » et méconnu… Et c’est vrai que les contrastes sont saisissants, à la fois si près et si différent…
Vendredi soir : pasta party sur le site même, belle organisation, à la fois simple et efficace. Pour la course en elle-même dimanche, compte tenu de Nice trois semaines plus tôt, je pars un peu (beaucoup) dans l’inconnu. Je vais me faire ça à la sensation, au feeling maximum au fur et à mesure et on verra bien…
Le samedi après-midi, dépôt des vélos et sacs de transition dans le parc. Tout est super bien organisé, aucune attente où que ce soit. À noter pourtant un élément qui aurait pu générer de l’attente : chaque concurrent, avant d’entrer dans le parc, est photographié avec son vélo pour éviter les vols lors de la sortie le dimanche après la course .
Et nous voici déjà arrivé au jour « J » ! La natation se déroule en une seule boucle : deux bouées à passer tout au large (environ 1,5 km) et retour dans la petite rivière qui vient de la ville et se jette dans le lac. C’est une des particularités de ce parcours, beaucoup de spectateurs sur les berges de chaque côté et sur un petit pont piéton qui enjambe la rivière, vraiment sympa et, comme c’est la fin du parcours, plus de problème de baston pour trouver sa place et progresser… Bien apprécié !
Transition correcte et me voilà parti pour les deux boucles de vélo. Il fait bon, peu de vent, belles éclaircies, juste un peu lourd, orageux, comme prévu… Je me sens bien, les jambes sont là, je pousse sur les pédales, normalement, sans trop en mettre, je gère… Au demi-tour (90ème km), je suis à près de 33 km/h de moyenne donc, pour moi, "bien". Lors de la dernière difficulté, à environ 50 bornes de l’arrivée, le ciel se charge fortement et, tel qu’annoncé, l’orage éclate. Bien costaud, bien violent avec les bonnes fortes pluies qui vont avec. Tout est détrempé, la visibilité réduite au maximum, bref, je m’en prends plein la tronche . Je fais la descente (pas vraiment sinueuse) à bloc, la pluie (et un peu de grêle), les bourrasques de vent, me fouettent tout le corps, ça me grise ! Il n’y a qu’en arrivant à Klagenfurt que les éclaircies reviennent et que ça s’améliore significativement…
6h06’ à mon compteur pour ces 180 km de contre la monte individuel, à peine 30 de moyenne, en fait, j’aurais cru pire… Eh bien non et, de plus, je me sens franchement super bien en jambes… Je me mets même à rêver d’un sub 12 …
Transition normale et me voilà parti sur le marathon. Dès le départ, je continue dans mon « euphorie », je galope à près de 12 à l’heure… Waouhhhhh, je n’y crois pas … Et en fait, oui, cette « euphorie » sera de courte durée, la vraie réalité de l’accumulation de compétitions va me rappeler à l’ordre : stop là mon gars, ça, ce n’est pas fait pour toi , trop rapide, trop vite, trop foooooort pour toi !
Et dès le 4ème ou 5ème km, juste avant le 1er ravitaillement, je ne peux faire autrement que de me rendre à l’évidence, revenir à ce qui est dans mes cordes, dans mes capacités, c’est-à-dire une course à pied sur marathon Ironman autour de 9 de moyenne…
Dont acte, je me cale là-dessus et j’enroule tranquillement les km… Très varié ce parcours avec une première boucle d’environ 10 km au bord du lac puis, la deuxième, en remontant jusque dans le centre-ville, super animé à cette occasion avec, la célèbre cloche à aller toquer en sautant pour les plus courageux.
Deux boucles de ce parcours et, c’est en 12h39’ que je franchis la ligne d’arrivée, heureux , avec mon marathon en seulement 4h50’. En fait, j’ai un peu plus craqué que prévu … Mais bon, logique en somme, rien à redire, il fallait s’y attendre... !
La cérémonie de clôture et remise des slots pour Hawaii du lundi soir est conforme à celle d’ouverture, vraiment sympa , rien à jeter, tout est OK !
Dès le mardi, retour en Touraine, sur 2 jours là encore mais, sans perdre de temps. Je prends un maximum d’autoroute et reviens par l’Italie. Je passe à proximité de Venise en me disant « c’est trop con de passer ici et de ne même pas s’arrêter » … En fait, c’est juste que le boulot, la maison m’attendent, les congés ne sont pas éternels , d’autant que je dois expédier les affaires courantes au mieux, pour pouvoir repartir 10 jours plus tard direction l’Alpe d’Huez… Eh oui, une vie bien cadencée, comme je l’aime …
À noter que cette année et notamment ces mois de juin et juillet, le baril de pétrole est à son apogée, le cours atteint des sommets (1,50 €/litre de gazole ), je vais dépenser une blinde en carburants. Nice + Klagenfurt + Alpe d’Huez, c’est globalement près de 6 800 km de bitume d’avalés, avec les litres de gazole correspondants, avalés eux, par les injecteurs de mon Vito ! Enfin, comme on dit, « quand on aime, on ne compte pas »… Quoique, non , moi, j’aime mais je compte… Et heureusement !
Allez, ce nouvel épisode "Ironman" se termine, place au devenu cultissime "Alpe d'Huez" dans deux semaines !